miel bio

Le miel bio n’existe pas ?

Le miel bio n'existe pas ! Les abeilles vont butiner où elles veulent...

Voilà ce qu'on entend régulièrement au Chardon, devant le rayon des miels de Sylvère & David.

Alors on a demandé à nos apiculteurs quelques petits contre-arguments... Voici leur réponse !

« Oui, les abeilles vont butiner où elles veulent et je dirais même, où elles peuvent … l’environnement est le même pour tous. Humains et animaux, apiculteurs bio et conventionnels, vivent dans le même milieu saturé par les pesticides de l’agriculture industrielle malheureusement encore ultra-dominante dans notre pays. Le principal intérêt de l’agriculture biologique, et donc de l’apiculture biologique, c’est de ne pas en rajouter, de préserver au mieux la nature et de fournir des aliments les plus sains possibles … ce qui n’est pas une mince affaire !

Apiculteurs bio, nous sommes soumis à une obligation de résultat :

– le miel produit par nos abeilles est très régulièrement analysé par un laboratoire indépendant, la moindre trace de pesticides (quatre cents molécules différentes sont recherchées par le labo) et c’est le déclassement du lot concerné… en miel conventionnel.

– Nous devons choisir avec soin les lieux de séjour de nos abeilles, chez des paysans bio ou dans des espaces naturels, notre certificateur se déplace sur les ruchers et contrôle là aussi que le cahier des charges de l’apiculture biologique est bien respecté.

– Pour lutter contre les maladies et parasites des abeilles dont le plus délétère est le varroa destructor, nous soignons nos ruches avec des médicaments à base d’huiles essentielles et d’acide oxalique (contenu dans l’oseille, la rhubarbe). Ces traitements naturels étant moins «efficaces» que la chimie des conventionnels (Amitraze, Tau-fluvalinate), nous vivons dans l’inquiétude permanente de l’état de santé de nos abeilles.

– Pour finir, en cas de famine, ce qui peut advenir à n’importe quel moment de l’année pour des raisons diverses et variées (climat chaotique, fauchage avant floraisons, appauvrissement du milieu naturel), nous nourrissons nos abeilles avec du sucre de canne ou de betterave biologique. Cela reste exceptionnel mais nous le faisons sans état d’âme car aucun éleveur ne laisse mourir de faim les animaux dont il est responsable. Ce sucre étant trois à quatre fois plus cher que le sucre conventionnel, nous ne pouvons de toute façon pas en gaver nos ruches comme c’est très souvent le cas en apiculture conventionnelle …

Pour toutes ces raisons, nous pensons que l’apiculture biologique a légitimement sa place dans la grande famille des paysans bio.

Nous pensons également qu’il ne suffit pas d’acheter des produits bio en pensant d’abord à sa petite santé, si les citoyennes et les citoyens de ce pays veulent une nature préservée et une agriculture plus vertueuse, ils doivent agir pour éliminer les produits chimiques des champs … ce qui serait bénéfique pour tous, ce qui serait bénéfique pour les abeilles, ce qui rendrait le métier d’apiculteur moins dur, moins énergivore, plus simple et plus paisible… »

Sylvère Chaponet & David Chable